Myanmar : une impression de déjà-vu

Posted by: Maëva Tévanée Category: Non classé 7 Post Date: 2021-02-20

Myanmar : une impression de déjà-vu

GIVE-Myanmar, une de nos associations partenaires, a souhaité attirer notre attention sur l’inquiétante situation actuelle au Myanmar. En effet, ce pays d’Asie du Sud-Est, également appelé « Birmanie » est en proie à une agitation croissante depuis le début du mois de février. Le Myanmar a connu une longue série de dictatures militaires depuis 1962. Ce n’est que tout récemment, en 2010, que le pays a fait un premier pas sur le chemin de la démocratie en tenant ses premières élections multipartis depuis 20 ans. Néanmoins, ces élections se sont déroulées « dans une atmosphère d’intimidation, de coercition et de corruption généralisée, avec des lois et des règlements favorisant fortement les partis contrôlés par les militaires », selon le Human Rights Watch. Le parti de la Ligue nationale pour la démocratie était à la tête du pays, mais le 1er février 2021 tout a basculé.

Les forces armées du Myanmar ont fait arrêter le président Win Myint, la conseillère d’État Aung San Suu Kyi, figure importante de l’opposition à la dictature militaire dans le pays, prix Nobel de la paix et cheffe de facto de l’État ainsi que plusieurs autres personnalités politiques. Ming Yu Hah, directrice régionale ajointe pour le travail de campagne à Amnesty International a jugé cette situation « extrêmement inquiétante » et a précisé que l’armée devait fournir une raison valable pour justifier son acte. 

Les forces armées du Myanmar ont fait arrêter le président Win Myint, la conseillère d’État Aung San Suu Kyi, figure importante de l’opposition à la dictature militaire dans le pays, prix Nobel de la paix et cheffe de facto de l’État ainsi que plusieurs autres personnalités politiques. Ming Yu Hah, directrice régionale ajointe pour le travail de campagne à Amnesty International a jugé cette situation « extrêmement inquiétante » et a précisé que l’armée devait fournir une raison valable pour justifier son acte. 

De nombreuses personnes ont appelé l’Organisation des Nations unies à réagir face à la situation au Myanmar et celle-ci leur a donné raison lorsqu’elle a annoncé une session extraordinaire consacrée aux troubles politiques du pays, prévue le 11 février. Ce retour à la dictature militaire est d’autant plus effrayant pour le droit humain lorsque l’on sait que l’armée compte dans ses rangs des auteurs de crimes de droit international, notamment Ming Aung Hlaing, recherché par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre.  

La population n’a pas tardé à se mobiliser. Des manifestations pacifiques ont eu lieu le 
9 février à Nay Pyi Taw, capitale du Myanmar, mais elles auraient été réprimées violemment. Emerlunne Gil, directrice régionale ajointe des recherches à Amnesty International évoque « une force inutile et excessive » employée contre les manifestants. Les forces de l’ordre auraient tiré des salves de balles en caoutchouc et se seraient servi de canons à eau contre la population. Il y aurait également eu des tirs avec des armes létales. En effet, Mya Thwe Thwe Khaing, âgée de seulement 19 ans, a été touchée par balle à la tête alors qu’elle tentait de se réfugier derrière un abribus pour se protéger des canons à eau. Cette scène a été filmée et la véracité de la vidéo, qui s’est ensuite propagée sur les réseaux sociaux, a été établie par le Crisis Evidence Lab, une équipe d’Amnesty International spécialisée dans l’analyse de preuves. 

Aujourd’hui, la Birmanie est en proie à une instabilité croissante qui est des plus inquiétantes pour une population qui doit déjà, comme tout un chacun, faire face à une crise sanitaire destructrice. Nous prenons souvent la démocratie pour acquis en oubliant que certains pays doivent lutter farouchement pour défendre leurs droits et ne pas céder au pouvoir dictatorial d’une armée zélée. En tant que citoyens du monde, il est de notre devoir d’apporter notre soutien à ces populations qui luttent pour choisir celles et ceux qu’elles jugent dignes de les représenter. Dans une société mondialisée comme la nôtre, ce qui touche nos confrères et consœurs à l’autre bout du monde nous concerne aussi directement.

  

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